Des sinistrés de la sécheresse

Suite à l'été 2009 très sec, un certain nombre d'habitants de la ville d'Antony ont vu apparaître des fissures sur leur habitation (maisons individuelles, immeubles collectifs, mais aussi bâtiments publics comme l'église du centre ville).

Chacun, de son côté, ne savait pas quoi faire : certains ont informé leur assurance habitation, d'autres ont cherché à comprendre la cause, d'autres ont seulement observé l'évolution des fissures.

Partage d'information

Très vite, il est apparu que personne ne connaissait bien le problème : on parle de mouvements de retrait-gonflement des argiles car la ville d'Antony est sise sur un horizon d'argile verte quasiment affleurant.

Source : Les mouvements de terrain – Collection « Prévention des risques naturels » - Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie

Les argiles vertes présentent une caractéristique proche de celle d'une éponge : elles ont une forte capacité d'absorption de l'eau, contrairement à d'autres argiles et marnes.

 

Les habitations doivent donc appuyer leurs fondations sur une couche géologique plus dure, et surtout plus stable au cours des saisons. Les vieilles maisons ou les constructions modernes conçues sans préoccupation de la géologie locale, reposent sur les argiles vertes ... et bougent dans tous les sens.

Dans le cercle ci-dessous sont présentées les couches géologiques affleurantes sur Antony :

- les sables (roses)

- les argiles vertes et marnes (verts)

- les colluvions de la vallée de la Bièvre (bleu).

 

 

Source : carte géologique des Hauts-de-Seine dressée par le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières)


L'expérience de chacun a montré les choses suivantes :

- ne pas informer l'assurance habitation dans un premier temps ;

- observer les fissures. Elles présentent un cycle de vie qui dépend de la météo (sec ou pas) : elles s'ouvrent, puis se referment, s'ouvrent à nouveau, etc. Les fissures sont souvent en "marche d'escalier" à l'intérieur, en partant des portes et des fenêtres. Elles sont horizontales à l'extérieur.

- les fissures s'accompagnent fréquemment de difficulté à fermer les portes et fenêtres car les cadres bougent et des frottements se créent.

- repérer les éléments proches de l'habitation pouvant augmenter l'assèchement du sol (ex : présence d'un grand arbre) ou la saturation en eau du sol (ex : fuite dans une canalisation). Le mieux est de supprimer ces causes de perturbation, si possible, pour voir si le sol continue de gonfler/sécher après.

- économiser pour faire une étude de sol (1000 à 4000 euros selon le nombre de sondages et le type d'analyses plus ou moins poussées effectuées).

Localisation des sinistrés déclarés en 2009

En rouge, les habitations (maisons individuelles ou immeubles) présentant des fissures suite à la sécheresse de l'été 2009

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Annuaire

Au cours de ses différentes rencontres, le collectif a constitué un carnet d'adresse, à disposition de toute personne intéressée, d'entreprises dans la région pouvant faire :

- une étude de sol

- une expertise contradictoire face à l'expert d'assurance

- une reprise en sous-œuvre (micro-pieux, longrines...)

- une injection de résine

- un agrafage/rebouchage des fissures.

 

Bon à savoir !

Si tous les indices convergent pour penser que la sécheresse est la cause première des désordres, alors il faut se signaler en mairie pour que cette dernière monte un dossier de demande de reconnaissance en catastrophe naturelle sur une période donnée.

Si la commune est reconnue en état de catastrophe naturelle, alors la mairie diffuse l'information le plus rapidement possible car les sinistrés n'ont que 10 jours après la parution de l'arrêté au Journal Officiel pour se déclarer auprès de leur assurance Habitation. D'expérience, commence alors un long parcours du combattant, pouvant durer des années afin d'avoir une prise en charge (partielle ou totale) des travaux par l'assureur. A l'ADSSA, personne n'a pu avoir une prise en charge de son assurance (quelle qu'elle soit) depuis 2003. En effet, l'assurance cherchera toujours à démontrer, via son expert, que les désordres n'ont pas pour cause primordiale la sécheresse.